Oumou Sangaré, surnommée la « Rossignole du Wassoulou », est une icône musicale malienne dont la voix porte à la fois la tradition et la rébellion. Enracinée dans la musique Wassoulou—un genre ouest-africain mêlant rythmes ancestraux, gammes pentatoniques et paroles engagées—Sangaré est devenue une ambassadrice mondiale de l’art africain. Sa musique, tissée de mélodies hypnotiques au ngoni, de percussions envoûtantes et de sa voix puissante, incarne un pont entre héritage ancestral et modernité. Elle a émergé à la fin des années 1980 avec son album *Moussolou*, devenant rapidement une voix pour les droits des femmes, abordant des thèmes comme la polygamie, les mariages forcés et l’inégalité des genres. Son audace lyrique et sa présence scénique magnétique lui ont valu une reconnaissance internationale, faisant d’elle une pionnière de la musique africaine. Au fil des ans, elle a collaboré avec des légendes comme Tony Allen, Béla Fleck et Damon Albarn, élargissant ainsi son univers sonore. L’impact culturel de Sangaré dépasse la musique ; elle est un symbole d’émancipation et de résilience, utilisant sa plateforme pour défendre la justice sociale. Son album *Mogoya* (2017) marque un retour triomphal après huit ans d’absence, fusionnant les sons traditionnels du Wassoulou avec des productions modernes. Récemment, elle a sorti *Timbuktu* (2022), un album acclamé qui confirme son statut de visionnaire. Aujourd’hui, Sangaré continue d’inspirer, prouvant que sa voix est aussi intemporelle que les traditions qu’elle perpétue.