Max Romeo, le poète rebelle du reggae, est une voix qui résonne depuis des décennies avec une honnêteté brute et un engagement social sans compromis. Issu du paysage musical fertile de la Jamaïque à la fin des années 1960, Romeo s’est imposé comme un provocateur et un conteur, mêlant reggae roots et critique politique acerbe. Sa musique, ancrée dans la spiritualité rastafari et les luttes de la classe ouvrière, témoigne de la puissance de la chanson comme arme de changement. Son ascension débute avec le single controversé *Wet Dream* en 1968, un titre audacieux qui le propulse sous les projecteurs. Mais c’est son album *War Ina Babylon* en 1976, produit par Lee "Scratch" Perry, qui scelle son héritage. Le titre phare de l’album, une critique cinglante des inégalités sociales, reste un hymne reggae intemporel. Ses collaborations avec Perry et The Upsetters à cette époque sont légendaires, marquant une synergie qui a repoussé les limites du genre. Au-delà de sa musique, l’influence de Romeo réside dans sa capacité à marier le sacré et le profane, abordant l’amour, la politique et la spiritualité avec une égale passion. Son œuvre a inspiré des générations d’artistes, des groupes punk comme The Clash aux revivalistes modernes du reggae. Ces dernières années, Romeo continue de tourner et d’enregistrer, prouvant que sa voix reste aussi pertinente que jamais. Son album *Horror Zone* en 2021 confirme son engagement à traiter des problèmes mondiaux, alliant des sonorités reggae vintage à une actualité brûlante. Max Romeo demeure une légende vivante, un artiste dont la musique est à la fois un appel à l’action et une célébration de la vie.