
Gouge Away ne se contente pas de jouer du hardcore ; ils l'excavent. Ce quintette de Floride du Sud canalise une énergie brute et viscérale, aussi cathartique qu'inquiétante. Imaginez l'honnêteté brutale des débuts de Converge rencontrant la dissonance mélodique de Quicksand, le tout filtré à travers une lentille typiquement floridienne de décomposition ensoleillée et de malaise sociétal. Formé en 2012, Gouge Away a passé ses premières années à perfectionner son art dans les tranchées suintantes de la scène DIY, aboutissant à leur féroce premier LP, "Dies" (2016). Cependant, c'est "Burnt Sugar" en 2018, sorti via Deathwish Inc., qui les a véritablement propulsés dans la conscience hardcore. Les riffs acérés de l'album, la batterie furieuse et le chant mordant de Christina Michelle - explorant les thèmes du traumatisme, de la dépendance et de la résilience - ont profondément résonné, leur valant les éloges de la critique et un public dévoué. Gouge Away évite les postures machistes souvent associées au hardcore, offrant plutôt une expérience vulnérable et intensément personnelle. Bien que l'activité récente ait été relativement calme, leur influence sur le paysage hardcore contemporain reste indéniable, de nombreux groupes citant leur honnêteté inébranlable et leur mélange unique d'agression et de mélodie. Ils nous rappellent que le hardcore peut être à la fois brutal et beau.